lundi 7 janvier 2013

« Nous ne laisserons pas la République imploser ! »


« Nous ne laisserons pas la République imploser ! »

L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERESà paraître jeudi prochain
par Gérard Schivardi,
Secrétaire national du POI.




On lira dans ce journal (et sur ce site internet – NDLR) des extraits du compte rendu de la délégation d’élus de toutes tendances que j’ai conduite le 17 décembre au ministère de Mme Lebranchu. Nous étions mandatés pour défendre la libre coopération de nos communes, face aux regroupements autoritaires décidés par les préfets en application de la loi du 16 décembre 2010.
Pendant deux heures, les représentants de Mme Lebranchu nous ont répété : « Cette loi n’est pas la nôtre, mais nous l’appliquons ! ».
Ce qui a valu la colère de mes collègues conseillers généraux PS de la Loire : « On nous a fait “monter au front”, avec pour chef de file Marylise Lebranchu, présidente de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains “FNESR”, pour dénoncer ce qui est devenu la loi de décembre 2010. Et la gauche, majoritaire au Sénat puis à l’Assemblée nationale, n’a pas suspendu cette loi (sinon la seule invention du conseiller territorial). Pire même, le mouvement de concentration antidémocratique est accéléré et amplifié ! ».
Je comprends l’exaspération de Bernard Jayol, confronté non seulement à l’annexion de vingt communes au Grand Roanne, mais également au projet de loi : « acte III de la décentralisation » préparé par Mme Lebranchu. Car si cette loi voyait le jour, la République des 36 000 communes et des départements exploserait en autant de « territoires » concurrents : là, une métropole marseillaise absorbant une centaine de communes ; ici, la métropole lyonnaise s’attribuant les compétences d’une partie du département du Rhône et de la région ; ici encore, des « communautés métropolitaines » gérant ce qui restera du RSA ; en Lozère, en Creuse, ailleurs, la désertification ; en Alsace, la fusion de deux départements et de la région avec droit de déroger au Code du travail et aux programmes nationaux de l’école. Le projet de Vincent Peillon organisant « l’école autour d’un projet éducatif territorial » ne participe-t-il pas de cet éclatement de l’école de la République ?
C’est une question de fond que soulèvent mes collègues conseillers généraux socialistes, celle de la démocratie, à savoir qu’on ne peut se faire élire contre une loi et ensuite l’appliquer.
Je comprends d’autant plus leur colère que j’ai milité pendant vingt-trois ans au Parti socialiste, et que ma rupture fut motivée précisément par son renoncement à défendre les communes et la République et par son alignement sur l’Union européenne.
Pour ma part, j’ai ultérieurement tiré la conclusion qu’il fallait jeter les bases d’un autre parti ouvrier, et c’est ce qui m’a conduit à constituer, avec des militants d’autres courants, le POI !
Force est de constater que ces questions se posent à nouveau dans le choc entre le mandat des élus et la politique du gouvernement défendue par Mme Lebranchu, ce qui, à mon avis, place le POI devant une double responsabilité.
D’une part, aider au rassemblement sans exclusive de tous ceux qui veulent reconquérir le rétablissement du « libre choix des communes de s’associer et de se dissocier librement dans le cadre de la coopération intercommunale conformément au mandat explicite de la population ».
D’autre part, organiser la discussion libre entre les élus qui veulent défendre la République, mais aussi avec les syndicalistes engagés dans la défense des statuts et des conventions collectives menacés par la territorialisation et la privatisation des services publics.
C’est le sens de la discussion que le POI ouvre dans son congrès ouvert, auquel j’invite mes collègues à participer, les 31 mai, 1er et 2 juin prochains.

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