mercredi 4 juillet 2012

Après le discours du 3 juillet L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES par Daniel Gluckstein, Secrétaire national du POI.


Du discours prononcé par Jean-Marc Ayrault devant l’Assemblée nationale ce 3 juillet, on retiendra trois points.
  • Déclarant « refuser l’austérité », le Premier ministre a confirmé que toute sa politique serait cadrée par une « loi de programmation des dépenses publiques qui couvrira les cinq années » à venir, sur la ligne dictée par Bruxelles : « Retour à l’équilibre à l’horizon 2017. »
  • Evoquant les « réformes » à venir (retraites, Sécurité sociale, droit du travail, etc.) tout passera par la conférence sociale des 9 et 10 juillet. « Le changement doit être porté par tous les corps intermédiaires », a affirmé Ayrault, citant « les partenaires sociaux » et revendiquant que « représentants des employeurs et des salariés prennent leurs responsabilités ».
  • Enfin, il a confirmé que le gouvernement ferait ratifier par le Parlement les conclusions du sommet de Bruxelles, donc le TSCG.
Dans les jours précédents, les annonces s’étaient multipliées. Il y avait d’abord eu les « lettres de cadrage » exigeant des ministres qu’ils réduisent massivement les effectifs et dépenses publiques ; puis le sommet de Bruxelles accouchant miraculeusement de l’accord notamment sur la ratification. Lundi, enfin, ce fut le rapport de la Cour des comptes, dramatique à souhait, appelant l’instauration d’« une rigueur sans précédent » (Les Echos).
Et pendant ce temps, les plans de restructuration s’accélèrent : PSA annonce désormais 10 000 suppressions d’emplois…
Prochaine étape donc : la conférence sociale. On verra bien les réponses que le gouvernement y obtiendra de la part des organisations syndicales qui, pour l’heure, expriment leur opposition aux premières mesures d’austérité annoncées.
Reste le TSCG. Certes, il est accompagné d’un prétendu pacte de croissance et d’autres mesures diverses. Mais personne n’est dupe : il est là et bien là, conforme, à la virgule près, aux termes rédigés par Sarkozy et Merkel ! Ainsi donc, les dispositions qui prétendent inscrire l’austérité dans la loi, placer le pays sous la tutelle directe de l’Union européenne, et contraindre à sabrer en masse dans les dépenses publiques seraient soumises à ratification à l’automne ?
Depuis cinq mois, le POI ne cesse d’alerter contre le TSCG. Nous nous sommes engagés, si le processus de ratification était mis en route, à proposer l’organisation d’une manifestation nationale.
Nous avons, à plusieurs reprises, et encore ces derniers jours, écrit aux partis qui se réclament de la classe ouvrière et de la démocratie ; nous nous sommes adressés aux travailleurs et aux militants de toutes tendances engagés dans le combat contre la ratification. Dans tout le pays, des comités pour l’unité contre la ratification se constituent.
Nous constatons — et nous nous en félicitons — que d’autres initiatives que la nôtre sont prises, qui vont dans la même direction, que des partis, des organisations, des associations, des responsables font entendre leur voix contre le TSCG.
Aucun effort ne doit être épargné. Aucune prévention ne saurait justifier que ne se rassemblent pas en une action commune, en une manifestation nationale unie, tous ceux pour qui la priorité est que le TSCG ne doit pas passer.
Aucun travailleur, aucun militant ouvrier, aucun citoyen attaché à la démocratie et à la souveraineté du peuple ne pourrait comprendre et accepter que les obstacles dressés contre la réalisation d’une telle unité contribuent à faire passer une politique d’austérité rejetée par l’immense majorité.

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