mercredi 23 décembre 2009

SUCETTE STORY

Ce qu’il y a de bien quand tu parles des programmes de TF1,c’est que tu n’es même pas obligé d’écrire un truc intelligent,il faudra bien un jour reconnaitre tout le bien que fait cette chaine pour le repos de l’esprit.
Le journal de 13 heures,par exemple,qu’il y ait une guerre ,un tremblement de terre ou une épidémie,ce mec commencera toujours par les prévisions météo et puis une fois vite expédiées l’annonce de la fin du monde ou l’assassinat du Président des États-unis,l’inévitable reportage sur un bled paumé ou personne n’ira jamais et dont tout le monde se fout.
On pourrait beaucoup dire sur les programmes de TF1,ce choix permanent qui vous est offert entre le bâillement et la nausée,ce suspense haletant pour savoir chaque soir s’ils ont réussi à faire un programme plus con que celui de M6,mais on ne doit pas dire trop de mal d’une chaine qui diffuse les matchs de la Ligue des Champions et nous met des blondes pulpeuses pour présenter le journal de 20 h.
Ce truc s’appelle Secret Story et c’est un vrai poème,un régal,une anthologie,un témoignage et un hommage vibrant à toute une génération.
20 000 veaux sous les mères,à les entendre parler tu mesures l’ampleur des dégâts,tu te dis que l’école de l’égalité des chances est parvenue à ce résultat merveilleux d’un vocabulaire de 30 mots partagés,d’une ignorance absolue de toute syntaxe,d’un registre lexical hésitant entre le grossier et l’inepte.
Une population pittoresque et bigarrée et un dosage savant entre les encapuchonnés et les dépoitraillées,avec ce qu’il faut de minorités visibles,de voiles et de vapeurs,pour satisfaire à toutes les exigences du médiatiquement correct.
Dans cet échantillonnage,tu reconnais certains de tes anciens élèves,surtout ceux du dernier rang,les enragés du jet de cartouche d’encre,les handicapés du stylo,les sinistrés de l’entendement,mais curieusement aucun des studieux,de ceux qui écoutent et essaient de comprendre,aucun de ceux pour qui l’école a été un lieu d’apprentissage et qui sont pourtant encore les plus nombreux.
Alors, bien sur,tu t’interroges sur les raisons de ce choix,sur les raisons pour lesquelles la jeunesse n’est plus représentée que par sa caricature et tu te demandes si ce miroir déformant que l’on lui tend n’est pas un modèle que l’on veut lui imposer.

Tu peux même échafauder les hypothèses les plus folles,comme d’imaginer un complot contre l’intelligence ,une entreprise consciente d’abrutissement dont cette émission ne serait que l’un des maillons.

Moi ,en tous cas,celle que je préfère,c’est celle qui se ballade tout le temps à poil,je crois qu’elle s’appelle Cindy.

Tu devines chez cette demoiselle des talents insoupçonnés,tu devines chez elle une probable grande virtuosité aux épreuves orales,une réussite certaine aux différents concours d’entrée et une prédilection gourmande pour les grands sujets….

La télé racoleuse a pourtant parfois des pudeurs qui doivent susciter l’indignation de tous les blaireaux de mon espèce qui veulent gentiment se rincer l’œil,vu que c’est à peu près le seul intérêt de cette émission.

Alors que la demoiselle avec un naturel enjoué et une grâce mutine fait tout ce qu’elle peut pour exhiber ses rondeurs affriolantes,alors qu’elle ne garde jamais sa culotte très longtemps,voilà qu’un méchant rectangle noir vient faire obstacle à notre concupiscence éveillée par tant de charme.

Comble de provocation,la caméra qui s’attarde longuement et sans rectangle sur les fesses masculines,nous refuse obstinément l’apaisante contemplation d’un popotin que l’on devine magnifique et jusqu’aux doux lolos tendus comme une offrande,méchamment barrés et masqués par nos Tartuffes.

Finalement,le seul spectacle qui nous soit autorisé est celui de la vulgarité des propos,du néant des conversations,il semble que les concepteurs de l’émission ont farouchement veillé à ce que seule la laideur soit visible et que s’ils escamotent ainsi un innocent derrière c’est qu’ils n’en veulent pas seulement à l’intelligence,mais aussi à la beauté et à la grâce,ils sont les ennemis de l’esprit et de la chair quand elle est tendre et nue.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire