mercredi 23 décembre 2009

Les moustaches de la mariée

Franchement,je ne sais pas combien ils étaient à la Gay-Pride à s'ébranler sur le pavé parisien,mais je crois qu'il y avait beaucoup de monde.
Malgré ma profonde ouverture d'esprit,je ne peux m'empêcher de m'interroger sur l'avenir d'un pays où il y a plus de monde derrière les chars de dragqueens que dans les défilés syndicaux.
Dans une ambiance beaucoup moins festive,Fillon nous annonçait le meme jour la fin de la retraite à 60 ans et la fin de beaucoup d'autres choses.
Finalement,il va falloir s'habituer à vivre dans un pays où les ouvriers seront à la rue et les papys à l'usine
Il va falloir aussi s'habituer à voir sur le perron des mairies et le parvis des églises,des jolies mariées portant moustaches et coucougnétes sous la blancheur virginale de la robe nuptiale,le seul avantage,c'est qu'au moins ça fera marrer les gosses.
Moi qui m'était préparé quelques années tranquilles dans une maison de retraite,à fumer des clopes dans le parc,taper la belote avec les copains et peloter gentiment le popotin des infirmières,l'affaire paraît mal engagée.
Encore 15 ans à me coltiner de l'élève au centre du système éducatif,acteur de ses apprentissages,mais qui malheureusement a oublié son stylo et refuse d'ouvrir son cahier,un vrai cauchemar,,,,
Il m'avait pourtant semblé que le petit compromis que l'on avait trouvé était tout à fait raisonnable,les patrons s'en mettaient plein les fouilles,mais en échange le prolo avait son boulot,sa balogne,ses vacances et un salaire suffisant pour payer les traites.
Les bourgeois,je ne leur trouvait pas que des défauts et en plus ils ont souvent des jolies femmes qui se laissaient parfois bousculer gentiment.
Le truc qu'ils avaient inventé,c'était un mode de vie fondé sur un équilibre subtil entre vices cachés et vertus publiques,en un mot la tyrannie du mariage tempérée par le cocufiageet la morale tempérée parla navette entre la chapelle et l'alcôve.
Tout le monde y trouvait son compte Monsieur taquinait la boniche et Madame qui savait si bien se pencher sur les gros soucis des amis de Monsieur.
L'homosexualité était condamnée par l' Église,mais tout le monde s'en foutait et dans la tolérance générale qui entourait le libertinage ,chacun faisait ce qu'il voulait dans la sphère de son existence privée.
Proust avait du génie,Gide avait un immense courage politique et Montherlant et Cocteau un peu de talent et pour le reste,ils ont vécu comme des hommes libres leurs affinités sexuelles ou affectives.
Il paraît meme que dans la puritaine Amérique,James Dean a eu parfois en lui quelque chose de Tenessee...
En un mot,chacun était libre d'enfiler des perles,sa voisine ou son collègue de bureau,avec leur éventuel consentement et rien de ce qui se pratiquait entre adultes consentants n'entrait dans le domaine de la loi ou ne figurait dans le domaine de compétence du législateur.
La liberté de chacun était protégée par la loi universelle ce qui dans une république signifie qu'elle s'applique aux individus comme personnes privées et pas en fonction de l'appartenance à une supposée communauté de mœurs ou de religion.
Concrètement cela signifie que toute législation particulière accordée à un groupe ou une communauté était dans son essence antirépublicaine.
Pour prendre quelques exemples précis dans l'actualité récente,chacun est libre d'arborer dans la rue la tenue vestimentaire de son choix, bermuda,casquette Ricard ou short en cuir et meme la burka ,la kippa ou un slip sur la tête.
Le principe de laïcité,y compris dans ses interdits vestimentaires,ne s'appliquant que dans l'espace public,selon la définition qu'en donne la loi.
Il n'est besoin d'aucune loi particulière pour contraindre quelqu'un à justifier son identité et dévoiler son visage devant un fonctionnaire de police,pour un acte d'état civil ou pour aller chercher son enfant à l'école; il faut par contre une vraie volonté politique pour que la loi soit appliquée.
Dans un autre domaine,une agression physique ,un acte de violence ,qu'il soit physique ou verbal ou une injure raciste sont des délits punis par la loi,indépendamment de la qualité de la victime,de son appartenance réelle ou supposée à une quelconque communauté religieuse ou de ses préférences sexuelles.
Toute dérogation à ces principes élémentaires reviendrait à substituer le droit communautaire au droit républicain,à introduire la reconnaissance par l'état de ce qui relève des choix privés des individus.
Nous croyons que,la reconnaissance du droit communautaire au profit supposé de ceux qui en seraient les principales victimes,n'est qu'un instrument pour liquider ce que la V ème République et l'Union européenne ont laissé debout de nos institutions républicaines.
Nous croyons que la dissolution de tous les anciens liens de responsabilité,de tous les cadres de la sociabilité ne sont pas forcement l'annonce d'un monde meilleur.
On imagine demain le buste de Jean Paul Gautier trônant dans nos mairies,la Marseillaise aux paroles trop viriles remplacée par la danse des canards et chacun de nous sommé de choisir ses accessoires identitaires,les derniers falafels chassés du Marais et le mariage transformé en un contrat de droit privé et non plus comme l'adhésion à des obligations réciproques entre les conjoints et envers les enfants.
Sous couvert de progressisme et de libéralisme,ce sont en fait tous les cadres sociaux et juridiques qui protégeaient les individus,toutes les obligations contractuelles des uns envers les autres et de l'État envers tous qui sont en voie de dynamitage.
Les nouveaux barbares exhibent aujourd'hui en habits de lumière et comme au temps de Hugo,quand ils forgent une chaine,ils nous disent voilà une liberté.

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