mercredi 23 décembre 2009

La Nation,en débat et en procès.



Curieux débat que celui lancé par M Besson,celui que ses anciens amis politiques ont surnommé Iago,Ganelon ou le petit bleu,suivant l’humeur du jour.
Personnellement,je trouve qu’il n’a rien trahi ,ni personne,parce que cela fait longtemps qu’il n’y a plus rien ni personne à trahir au Parti socialiste.
Curieux débat sur l’identité nationale ,lancé par ceux qui ont dépouillé la France et toutes les nations européennes de tous les attributs de la souveraineté nationale,qui ont utilisé tous les recours de l’invective,de la menace et tous les moyens de pression et d’intimidation,pour obtenir du peuple irlandais qu’il revienne sur son vote souverain.
Beaucoup de bavardages et d’abstractions creuses,comme si ces 36000 communes que l’on veut asphyxier et liquider,comme si nos paysans à l’agonie,nos ouvriers à la rue,n’avaient rien à voir avec l’identité nationale.
Comme si cette identité nationale ne s’était pas forgée et n’avait pas pris naissance et forme dans le feu de la Révolution française,comme si l’héritage de siècles de civilisation ne trouvait pas son expression juridique dans ces législations nationales,aujourd’hui sous le feu de l’ Union européenne.
Il se trouve que la France n’est pas l’Angleterre où le fondement historique de l’unité nationale réside dans le droit de conquête acquis par les souverains normands,où les institutions reposent sur un compromis entre les classes dirigeantes et la monarchie.
Il se trouve que la France n’est pas l’ Espagne,qu’elle ne s’est pas forgée dans la Reconquista et au feu des buchers de l’Inquisition,avec ses lois infâmes de purification du sang.
La France n’est pas l’ Espagne,elle n’est pas ce pays où le soulèvement des prêtres a répondu à toutes les révolutions de l’ Europe,elle n’est pas ce pays où une République assassinée attend toujours sa résurrection..
Il se trouve que la France est précisément ce pays où toutes les racines de l’ Ancien Régime ont été extirpés,elle est ce pays où la qualité de citoyen se manifeste dans le partage des droits et l’exercice commun de la souveraineté.
La paix civile,si précieuse et si douloureusement acquise repose justement sur le respect de ces principes,comme elle repose sur l’élargissement progressif des droits sociaux et la garantie de ces droits par les lois et les institutions de la République,seuls des fous ou des insensés voudraient remettre en cause ce fragile équilibre.
Si l’on veut bien examiner l’histoire de ce pays,on remarquera que les classes dirigeantes n’y ont jamais eu la fibre très patriotique.
Faut-il remonter aux chefs gaulois,une aristocratie brutale,toujours occupée à la guerre de tous contre tous ou se vendant comme auxiliaires aux armées romaines et finissant par succomber à une civilisation infiniment supérieure et seule capable de donner à la Gaule ,une unité qu’elle n’avait jamais connue ou même souhaitée.
Jeanne d’Arc,abandonnée par son Roi,trahie par la Noblesse,condamnée et brulée vive par la Sainte Eglise….avant que ceux-la mêmes qui avaient condamné une jeune fille de 20 ans,n’en fassent une Sainte. et une martyre..
L’une des particularités de notre histoire qui ont forgé l’identité nationale réside dans relations qui se sont nouées entre l’ état monarchique en construction et les communautés urbaines et villageoises.
Dans sa lutte incessante contre la noblesse et pour des raisons fiscales,la monarchie a du concéder une personnalité morale et des libertés à ses bonnes villes et à ses communautés villageoises.
Les libertés communales,aussi limitées qu’elles aient été recevaient une garantie juridique de la monarchie,en échange de la fidélité et du paiement de l’impôt,de sorte qu’à la différence de l’ Angleterre ou de l’ Espagne,la paysannerie n’a pas fait l’objet d’une dépossession massive de la part des Lords ou des Grandes.
De telle sorte que la Révolution et l’ Empire ont donné la propriété de la terre aux paysans ( du moins aux plus riches d’entre eux),dans des limites déjà fixées par la monarchie et qui sont toujours les limites de nos communes.
C’est dire si l’attachement à la démocratie communale a dans ce pays des racines profondes,que le lien à la terre ne relève pas d’une quelquonque mystique,même s’il intègre une dimension passionnelle et sentimentale.
Les classes dirigeantes de ce pays n’ont jamais eu la fibre patriotique,ou du moins ,elles n’ont jamais cru à la République et ne s’y sont ralliées que contraintes et forcées.
Ceux qui ont appelé les armées autrichiennes pour rétablir le trône et l’autel,ceux qui ont applaudi à l’entrée des troupes russes à Paris,après la chute de l’ Empire,ceux qui ont livré Paris et la Commune à la camarilla prussienne et organisé l’ “étrange défaite”,ceux-là sont des vaincus et notre République est assise sur leur défaite.
Ils n’ont aucune reconnaissance,ni pour les Jacobins,ni pour les insurgés de Juin 1848,mais ils doivent vivre chaque jour avec cet héritage,parce que c’est cet héritage qui a fondé cette Nation.
Les peuples ont une mémoire et cette mémoire s’incarne dans des institutions qui prennent un caractère sacré et inviolable.
Ainsi,nous sommes assez fanatiques pour penser que l’identité de la France n’est pas un fantôme métaphysique,une sainte relique,que l’on exhibe les jours de fêtes,mais qu’elle intègre ce pour quoi sont morts Jean Moulin et Manouchian.ce pour quoi ont vécu Hugo et Jaurès
Cette cause sacré,trouve ses Temples et ses arcs de triomphe dans des institutions aussi ordinaires que la mairie,l’école publique,le bureau de poste,le centre de sécurité sociale l’hôpital public…toutes ces choses que l’on ne pourra jamais nous reprendre,parce que pour nous les prendre,il faudrait nous les arracher.
L’ Europe a connu bien des Traités ,toujours liés à ses plus grands malheurs et dont il ne reste que cendres aujourd’hui.
Le Traité de Westphalie,où la France faisait de l’abaissement et de la division définitive de l’ Allemagne le fondement de sa politique européenne.
Le Traité de Versailles,un acte de vengeance et d’anéantissement contre l ‘ Allemagne,qui plongea ce pays dans la guerre civile ,la Révolution et connut la fin tragique que l’on sait.
Le Traité de Yalta qui devait consacrer la division de l’ Allemagne et de l’ Europe,livrer toute l’ Europe orientale à la domination brutale de Staline et de ses héritiers.
Les peuples ont lutté et vaincu,le Mur est tombé,les insurgés hongrois et Jan Pallach ne sont pas morts en vain.
C’est ainsi que s’écrit l’Histoire de ce continent,c’est ainsi que finiront leurs Traités de Maastricht,de Lisbonne ou de Tombouctou,la civilisation de ce continent est indestructible,elle a survécu à la barbarie nazie,elle survivra bien à Barroso,Sarkozy ou Tony Blair

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire